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emiliencollon

Les « concerts-test » redonnent de l’espoir au monde de la musique

L’attente est longue. Les Français sont nombreux à se demander quand rouvriront les salles de spectacles. Pour l’heure, personne n'a la réponse, mais l’espoir renaît grâce aux concerts tests. Une démarche suivie avec intérêt par les secteurs culturel et sportif, et sous l’œil du gouvernement.



La ministre de la culture a donné son feu vert. Mi-février, Roselyne Bachelot, a approuvé l’organisation de concerts expérimentaux dans la métropole. Le but des travaux est de déterminer les conditions de faisabilité pour rouvrir les lieux culturels.


Les protocoles ont été validés par l’Inserm (Institut national de la santé et de la recherche médicale) et par le Conseil scientifique du Pr Delfraissy. Les participants masqués seront testés avant le concert, et les cas positifs « ne seront pas filtrés parce qu'il faut se mettre en situation où il y aura un brassage », a précisé Roselyne Bachelot.


Deux expérimentations en salle à Paris et Marseille


À Marseille, fin mars, 2.000 volontaires seront répartis par tirage au sort en deux groupes, à un concert au Dôme à une semaine d’intervalle. Testés 78h avant l’événement, les spectateurs profiteront de la prestation d’artistes, dont le groupe IAM. Masqués et assis, ils seront en revanche autorisés à se lever dans un périmètre limité. Ils seront observés par les sapeurs-pompiers de Marseille ainsi que des caméras pour vérifier que les gens dans l’euphorie du concert n’enlèvent pas leur masque.

À Paris, la ministre a confié qu’il s’agira là d’un concert en jauge debout qui va être testé dans la salle de l’Accor Hotel Arena avec l'Assistance Publique des Hôpitaux de Paris. « Ça va être très intéressant à voir, car ce sont les concerts debout les plus problématiques », a-t-elle expliqué. Ce spectacle pourrait se tenir au mois d'avril. 5 000 personnes assisteront à une prestation du groupe Indochine, debout et masqués mais sans consigne de distanciation.


Une avancée pour le secteur culturel


« Le projet est scientifique, mais va au-delà, a présenté Constance Delaugerre, virologue à l’hôpital Saint-Louis de Paris, dans Le Monde. Tout le monde est capable de comprendre que si on se fait dépister avant, qu’on joue le jeu, on pourra reprendre une vie culturelle. C’est un nouveau contrat social. »


Si la question des concerts debout est enfin prise en compte, le milieu du spectacle vivant n’est pas encore satisfait. Déléguée générale du Syndicat des musiques actuelles (SMA), Aurélie Hannedouche est déçue d’avoir à « apporter des preuves scientifiques qui n’ont jamais été réclamées pour les trains ou les centres commerciaux ». Elle assure tout de même qu’elle jouera le jeu : « parce qu’on veut juste reprendre le plus vite possible, que des artistes sont au fond du trou et que notre secteur est en train de s’effondrer. »


« Prouver qu’il n’y a pas de surrisque »


Du côté des professionnels de la santé, les réactions sont également positives. Pierre Tattevin, chef de service d’infectiologie du CHU de Rennes, pilote scientifiquement un troisième « concert-test », espéré en mai près de Saint-Malo.

« L’enjeu est important : si ça se passe bien, on peut espérer que des festivals de musique puissent se tenir cet été, explique le professeur. L’objectif est de mettre en place des mesures qui prouveront qu’il n’y a pas de surrisque. Je suis confiant. Mais il y a un gros boulot à faire pour rassurer les gens qui ont encore peur, et protéger les autres. »


 

Des « concerts-tests » menés dans toute l’Europe


La méthode n'est pas inédite. C'est l'Allemagne qui l'a expérimenté pour la première fois le 22 août dernier, à Leipzig. À l'initiative de l'université allemande de Halle, trois concerts suivis d'un match de handball réunissant 1.500 spectateurs ont eu lieu dans la plus grande ville de Saxe. Chaque participant était muni d'un masque FFP2 ainsi que d'un appareil permettant de tracer tous ses déplacements dans la salle.


Selon l'étude, nommée "Restart-19", qui résulte de l'expérience, un système de ventilation adapté et des gestes barrières respectés limitent grandement le risque d'infection.


En décembre, un nouveau concert-test, a eu lieu, cette fois à Barcelone, en Espagne. Environ 500 personnes ont été réunies dans un lieu clos, mais bien ventilé, sans aucune distanciation sociale. Là encore, les résultats ont été probants, huit jours après, personne n'a été testée positif.

 

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