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Harcèlement scolaire : des mesures pas assez approfondies

En France, un enfant sur dix est victime de violences physiques ou verbales dans le cadre scolaire. À l’occasion de la journée nationale de la lutte contre le harcèlement scolaire, ce jeudi 18 novembre, les associations rappellent l’importance de sensibiliser les élèves, les parents et les professeurs.

Le numéro 3018 prend en charge près de 50 appels par jour. Crédits : Daniel Cole/Pool/AFP

19 : c’est le nombre d’adolescents qui se sont suicidés à cause du harcèlement scolaire depuis le 1er janvier 2021. Alors que la journée de mobilisation contre ce fléau se déroule ce jeudi 18 novembre, Emmanuel Macron s’est exprimé dans une vidéo publiée sur les réseaux sociaux. « Le harcèlement sévit toujours à l'école, sur les réseaux sociaux, sans laisser aucun moment de répit à ceux qui en sont victimes », a-t-il commencé.

Le harcèlement scolaire touche chaque année plus de 700 000 élèves et peut parfois avoir des conséquences dramatiques comme le rappellent les suicides récents de Dinah et Chanel, respectivement 14 et 12 ans.




Une nouvelle application pour aider les victimes à dénoncer les faits

Dans la vidéo de 4 min 20, le président de la République annonce qu’« en plus du numéro 3018 mis en place, une appli 3018 sera lancée en février pour permettre aux victimes et aux témoins d’adresser une capture d’écran de situations de harcèlement afin que celles-ci soient encore mieux accompagnées. »


Ligne confidentielle et gratuite, gérée par l'association de protection de l'enfance depuis 2008, le 3018 est accessible par téléphone 6 jours sur 7, de 09h00 à 20h00, mais également sur 3018.fr. En devenant en avril 2021, le numéro court national porté par le gouvernement, le 3018 fait désormais l'objet de 50 appels par jour, une hausse de 44% par rapport à l'année précédente.

« Nous allons renforcer les maisons des adolescents, les points d’accueil écoute jeunes, les lieux physiques avec des personnes qui sont là pour recevoir la parole et pour écouter partout sur le territoire », ajoute le chef de l’État.

Emmanuel Macron promet également de faire évoluer la loi afin d’améliorer le contrôle parental. Il souhaite qu’il soit installé par défaut sur tous les téléphones, ordinateurs et tablettes utilisés par les enfants.


Le harcèlement scolaire concerne 10 % des élèves Français. Crédits : iStock

« Il n’y a rien de concret de fait »

Les associations d’aide aux victimes s’accordent pour dire que les mesures ne sont pas assez concrètes. « Malheureusement, les initiatives sont très insuffisantes, voire inexistantes… On peut le constater aujourd’hui, en cette journée de lutte contre le harcèlement scolaire, à part des posts sur Facebook et Instagram, il n’y a rien de concret de fait », explique Rhizlane Ikhlef, présidente de l’Association d’Information et de Lutte contre le Harcèlement Scolaire (AILHAS).

« Cette journée de lutte contre le harcèlement scolaire aurait pu permettre à ce que chaque établissement scolaire s’oblige à prévoir quelque chose pour informer et sensibiliser les élèves, ou les parents, ou les professeurs... Il y a tellement à faire que les idées ne manqueraient pas », regrette la présidente de l’association.

« Cette application est déjà un grand pas mais il faut rester prudent sur son mode de fonctionnement. Le plus important, ce n’est pas d’avoir le plus de mesures possibles mais de renforcer celles déjà en place pour qu’elles soient vraiment effectives », explique Gabriella Clairo, présidente de l’Association pour La Prévention du Harcèlement à l’École (ALPHÉ).

Pour les deux associations, il faut davantage former le personnel enseignant et non enseignant des établissements scolaires, se concentrer davantage sur les victimes pour les libérer mais avant tout sensibiliser les auteurs pour les faire changer.

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