Situation rouge pour l’Autriche. Durement touché par le Covid, le pays a annoncé un confinement pour les personnes non-vaccinées à partir de ce lundi 15 novembre. Inédite dans le monde, cette mesure peut-elle être un exemple pour la France ? Jean-Michel Claverie, virologue et ancien directeur de l’Institut de microbiologie de Méditerranée, la trouve “absurde”.
C’est une décision exceptionnelle. À compter de ce lundi, les Autrichiens non-vaccinés ou qui n’ont pas contracté récemment le Covid-19 vont devoir se confiner. Il leur est désormais interdit de quitter leur domicile, sauf pour faire des courses, du sport ou pour se soigner.
Faut-il reconfiner les non-vaccinés ?
Dans l’Hexagone, le virus gagne une nouvelle fois du terrain. Même si la situation n’est pas aussi inquiétante, le taux d’incidence a grimpé de 44% en une semaine. Alors, ce type de mesure est-il possible en France ? Pour Jean-Michel Claverie, virologue et ancien directeur de l’Institut de microbiologie de Méditerranée, la réponse est catégoriquement négative.
Tout d’abord parce que la situation de la France est différente. 75% de la population française est complètement vaccinée contre 65% en Autriche. Ensuite parce que ce n’est pas un remède miracle, explique le virologue. « Le confinement autrichien, est une absurdité épidémiologique depuis que l'on sait que les vaccins -même à jour- ne protègent nullement de la réinfection et de la transmission. Les non-vaccinés, ne posent de dangers qu'à eux-mêmes, puisque les vaccins sont efficaces à 90%, non? »
Pour l’instant, une telle mesure n’est pas envisageable en France. Même si le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, a laissé planer le doute, dans l’émission On est en direct sur France 2 ce samedi 13 novembre : « Il ne faut jamais rien exclure par principe. Cette épidémie continue de surprendre le monde entier ». L’Élysée rassure, confiner les Français non-vaccinés serait compliqué à mettre en œuvre juridiquement et opérationnellement.
Ce type de mesure représente un risque politique important pour le chef de l’État à 5 mois de l’élection présidentielle.
Une mesure « inacceptable et impardonnable »
La mise en place de cette mesure serait « inacceptable et impardonnable dans le cadre d’une démocratie », selon Jean-Michel Claverie. Une opinion également partagée par certains Français. « Je trouve ça scandaleux, et je ne suis pas sûre que ce soit la bonne solution pour résoudre le problème », déclare, Marie, enseignante dans le XVe arrondissement de la capitale. « Ce serait un confinement encore plus cruel que les précédents sachant que seule une partie de la population y serait contrainte », avoue David, barman de 34 ans.
Face à cette cinquième vague, les experts demandent de réagir maintenant en allant vers les non-vaccinés, accélérant les doses de rappels et en vaccinant les enfants.
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