Ce mardi 3 mars, les lycéens et étudiants se sont rassemblés pour manifester. Au départ du lycée Arago, place de la Nation, ils ont défilé contre la nouvelle réforme du bac. Les jeunes n’hésitent pas à se mobiliser sur des thèmes qui les touchent particulièrement.
« L’E3C, on n’en veut pas », « Anti Anti Anti Capitalisme » ou encore « Blanquer, c’est dégueulasse ». Les slogans entonnés par les centaines de manifestants étaient nombreux. Dès 12h30, les étudiants se sont dirigés Avenue Philippe Auguste rempli de colère envers les décisions du gouvernement. L’ambiance est détendue mais l’objectif est fort : donner aux dirigeants un aperçu de ce à quoi les jeunes sont capables. De plus en plus, les jeunes s’engagent dans des combats qui touchent tous les domaines.
« Les E3C, c’est vraiment quelque chose qui est dégueulasse, c’est injuste pour nous et pour notre avenir », estime Gabriel, élève de 1ère. Il dénonce la complexité de la réforme accompagnée d’un manque d’information qui lui sont défavorable. Il est venu manifester car il se sent mis à l’écart par le gouvernement. Selon lui, « l’État ne nous écoute pas, c’est là tout le problème ». Ce sentiment est partagé par un nombre important d’élèves dans le cortège.
Les distributions de flyers sont nombreuses sur le parcours. Certains annoncent quel est le but de cette manifestation, d’autres comment se protéger en cas d’arrestation.
« Il ne tient qu’à nous de montrer, une nouvelle fois, que notre détermination reste intacte et que nous ne poserons pas genou à terre face à des réformes inégalitaires et injustes. » L’appel de l’Assemblée Générale lycéenne inter-établissements est clair et les revendications simples. Ils demandent un abandon de la première séance des E3C depuis janvier 2020 ainsi que le retrait des autres réformes de JM Blanquer.
La réforme du baccalauréat, c’est le grand projet du ministre de l’Éducation nationale : Jean-Michel Blanquer. En mettant fin aux séries du Bac Général, le baccalauréat 2021 reposera sur un contrôle continu (40%), sur des épreuves finales (60%) ainsi qu’un grand oral. Les Épreuves Communes de Contrôles Continu (E3C) qui ont débuté le 20 janvier dernier ont apporté d’importantes perturbations dans les lycées français.
« Face à l’urgence, Rejoignez la résistance ! »
Même si l’objectif de cette marche est de dénoncer la nouvelle réforme du bac, d’autres thèmes viennent s’y greffer. L’écologie est très présente. « Face à l’urgence, Rejoignez la résistance ! », le slogan de l’association Youth For Climate Paris s’est immiscée à travers le cortège.
Léa, 17 ans, témoigne : « Manifester c’est important, il y a trop de problèmes dans le monde où nous ne faisons rien, il est temps que les jeunes prennent le pouvoir. »
Les étudiants s’inquiètent particulièrement de leur avenir. Que ce soit professionnellement ou écologiquement, le combat est le même.
« Une flamme a émergé, et nous ne sommes pas près de l’éteindre » est inscrit sur une petite feuille distribuée par des militants lors de la manifestation.
La jeune Suédoise Greta Thunberg a permis à des milliers de jeunes dans le monde de s’engager plus intensément dans le combat contre le réchauffement climatique. Invitée à s'exprimer au sommet des Nations unies sur le climat, elle a influencé des milliers de jeunes à affirmer leur voix.
Selon l’activiste, les jeunes ne sont pas vraiment représentés dans le monde d’aujourd’hui. En affichant leur mobilisation collective, ils veulent avant tout prouver que leur investissement est personnel et qu’il est inscrit dans leur quotidien.
La jeunesse refuse le silence
Initialement prévu pour rejoindre la place Stalingrad, le cortège a finalement regagné la manifestation contre la réforme des retraites et l’utilisation du 49,3. Même si la retraite n’est pas si proche pour eux, les jeunes sont quand même concernées par cette nouvelle réforme. De même que pour le nouveau baccalauréat, la jeunesse refuse le silence et réclame que la réforme soit soumise à la volonté de la majorité du peuple.
L’engagement politique des citoyens se rajeunit de plus en plus. Malgré tout, la défiance vis-à-vis des politiques reste très présente chez les jeunes qui peinent à faire confiance à leurs dirigeants.
Pour poursuivre dans cette dynamique de contestation, les jeunes se sont mis rendez-vous une nouvelle fois pour une grande marche pour l’avenir le samedi 14 mars à Bastille.
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